Réguler les psychédéliques : il est temps de considérer les psychédéliques comme des traitements potentiels

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  Prévision quantique
• 22 septembre 2023

Résumé des informations

Les scientifiques découvrent que certaines drogues psychédéliques peuvent aider à traiter les troubles mentaux à des doses spécifiques, notamment la dépression, l'anxiété et le trouble de stress post-traumatique (SSPT). La question est maintenant de savoir comment réglementer et surtout limiter leur utilisation à la médecine.

Contexte psychédélique régulateur

Les résultats d'une étude de 2021 menée par des chercheurs financés par l'Association multidisciplinaire à but non lucratif pour les études psychédéliques (MAPS) ont révélé qu'après une thérapie assistée par la MDMA, près de 70 % des participants traités ne répondaient plus aux critères de diagnostic du SSPT. La MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), communément appelée ecstasy, est un stimulant qui provoque des hallucinations et même des accidents vasculaires cérébraux et des crises cardiaques lorsque des doses élevées sont consommées.

MAPS espère qu'une deuxième étude en cours confirmera les résultats de la première étude. L'organisation à but non lucratif demande également l'approbation de la thérapie par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis dès 2023. La FDA a attribué à la MDMA une désignation de « percée » en 2017, qui fournit un soutien et des conseils supplémentaires pendant le processus d'essai clinique. 

Depuis les années 1990, les chercheurs de MAPS tentent de transformer la MDMA en médicament délivré sur ordonnance. La substance ne provoque généralement pas d'hallucinations intenses causées par le LSD ou les champignons à psilocybine. Cependant, il augmente le niveau de certaines substances chimiques du cerveau, comme la sérotonine et la dopamine. Cette fonction crée un sentiment de bonheur et une empathie accrue. Pour les survivants de traumatismes qui subissent des flashbacks intrusifs, cela pourrait leur permettre de revisiter des souvenirs troublants avec moins de peur et de jugement.

La MDMA et d'autres substances psychédéliques se rapprochent de l'approbation réglementaire, ce qui peut aider à réduire la stigmatisation qui les entoure. La supervision des thérapeutes pourrait jouer un rôle dans ce changement, aidant les gens à surmonter les craintes d'une utilisation aveugle. Cependant, il faut encore un cadre réglementaire normalisé pour régir ces médicaments à haut risque.

Impact perturbateur

L'idée que les drogues psychédéliques et la thérapie par la parole pourraient fonctionner ensemble soulève des questions complexes sur la façon d'optimiser et de réguler l'expérience de la drogue. Selon Atheir Abbas, neuroscientifique et psychiatre à l'Oregon Health & Science University, on ne sait pas comment la MDMA et d'autres psychédéliques facilitent la psychothérapie et comment ils affectent le patient sur le plan neurobiologique dans ce contexte. Une approche guidée, davantage orientée vers la psychothérapie, est probablement justifiée pour les psychédéliques car elle peut avoir des effets indésirables dans le cas contraire.

L'un des défis les plus importants est le statut juridique de ces composés dans le monde. La Convention des Nations Unies sur les substances psychotropes de 1971 considère la psilocybine, le DMT, le LSD et la MDMA comme l'annexe 1, ce qui signifie qu'ils manquent d'effets thérapeutiques, ont un potentiel élevé d'abus/dépendance et provoquent souvent des effets indésirables graves. Cependant, les chercheurs soutiennent que si un médicament présente des avantages thérapeutiques potentiels, la bureaucratie entourant sa classification ne devrait pas empêcher une enquête plus approfondie.

Certains pays, comme les États-Unis, le Canada, l'Afrique du Sud et la Thaïlande, considèrent déjà l'utilisation de certains psychédéliques, comme la marijuana, légale à des doses limitées. En 2022, l'Alberta est devenue la première province du Canada à réglementer les drogues psychédéliques comme traitements des troubles mentaux. L'objectif principal de cette décision est de protéger le public en s'assurant que les patients reçoivent des soins appropriés et en prévenant la mauvaise gestion de certains produits. En offrant un traitement alternatif, les thérapeutes peuvent offrir plus d'options à leurs patients. Le reste des provinces canadiennes suivront probablement cet exemple, et d'autres pays reconnaîtront enfin l'efficacité des psychédéliques sur la santé mentale. 

Implications de la régulation des psychédéliques

Les implications plus larges de la régulation des psychédéliques peuvent inclure : 

• Les entreprises biotechnologiques et biopharmaceutiques accélèrent leurs recherches sur les psychédéliques pour développer des traitements pour divers troubles mentaux, ce qui se traduit par une meilleure gestion de la santé mentale.
• Les patients peuvent recevoir des psychédéliques facultatifs à des doses limitées, tel que prescrit par leur médecin.
• Davantage de pays autorisent l'utilisation des psychédéliques dans les traitements et établissent des politiques sur la manière dont ces drogues peuvent être utilisées.
• Un marché noir émergent de médicaments à base de psychédéliques que certaines personnes choisiront d'acheter pour les loisirs.
• Les inquiétudes croissantes concernant l'utilisation illégale et la dépendance alors que davantage de personnes peuvent accéder aux psychédéliques légaux.

Questions à considérer

• Quelle est la position de votre pays vis-à-vis de l'utilisation des psychédéliques dans les traitements ?
• Que peuvent faire les gouvernements pour s'assurer que les psychédéliques légaux sont utilisés de manière responsable ?