Les taux d'imposition mondiaux et le monde en développement : un impôt minimum mondial est-il bon pour les économies émergentes ?

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Les taux d'imposition mondiaux et le monde en développement : un impôt minimum mondial est-il bon pour les économies émergentes ?

Les taux d'imposition mondiaux et le monde en développement : un impôt minimum mondial est-il bon pour les économies émergentes ?

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L'impôt minimum mondial est conçu pour obliger les grandes entreprises multinationales à payer leurs impôts de manière responsable, mais les pays en développement en bénéficieront-ils ?
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    • 6 décembre 2022

    Un taux d'imposition minimum mondial résout de nombreux problèmes chroniques d'évasion fiscale, mais il peut également imposer des conséquences néfastes aux pays en développement. Cependant, s'il est correctement mis en œuvre, l'impôt mondial peut aider à égaliser la répartition des revenus entre les pays.

    Les taux d'imposition mondiaux et le contexte des pays en développement

    En octobre 2021, les dirigeants du G-20 ont finalisé un nouvel accord fiscal mondial qui limite l'évasion fiscale des entreprises multinationales (EMN) ou des sociétés multinationales (EMN). L'accord, négocié par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et accepté par 137 pays et territoires (collectivement connus sous le nom de Cadre inclusif ou CI), représente des décennies d'efforts pour modifier les politiques fiscales internationales. L'"accord IF" crée de nouveaux droits d'imposition quel que soit l'emplacement physique de la multinationale et un impôt mondial minimum sur le revenu des sociétés de 15 % pour les plus grandes entreprises du monde. Cette stratégie a deux objectifs principaux. Le premier est de créer de nouvelles taxes pour les grandes multinationales (par exemple, Facebook, Google), et le second est d'établir un taux de base et une approche pour un impôt minimum global sur les sociétés.

    Cependant, alors que le G-20 a considéré ce plan fiscal comme un point de repère, certains pays en développement ne sont pas aussi convaincus et certaines économies émergentes craignent que les pays développés ne reçoivent des impôts supplémentaires des multinationales. En outre, les pays à revenu faible et intermédiaire (PRITI) pourraient devoir supprimer les futures taxes sur les services numériques pour une meilleure méthode basée sur une formule pour réduire leurs revenus. Selon le groupe de réflexion Brookings, la formule existante fournirait aux pays du G-7, qui ne représentent que 10 % de la population mondiale, 60 % des 150 milliards de dollars de recettes fiscales prévus. En d'autres termes, les pays des PRITI sont invités à signer un accord juridiquement exécutoire pour obtenir des revenus incertains et éventuellement inférieurs.

    Impact perturbateur

    Certains experts pensent que la taxe mondiale pourrait avoir l'effet secondaire bénéfique d'encourager la « relocalisation » des bénéfices vers d'autres pays. Cette tendance se produirait si les centres d'investissement offshore, comme les îles Caïmans, les Bermudes ou les îles Vierges britanniques, n'avaient plus d'impôts sur le revenu réduits ou nuls pour les multinationales. En réponse au projet de taxe mondiale, plusieurs pays ont déjà anticipé une modification de leur taux d'imposition global sur les sociétés. Cette évolution pourrait les rendre moins attrayantes pour les multinationales, ce qui entraînerait une réaffectation des investissements offshore. Un autre avantage potentiel de la taxe mondiale est que les multinationales seront obligées de payer des impôts là où elles tirent profit de leurs opérations. Après des années à accorder des exonérations fiscales aux investisseurs, aux entreprises ou aux régions, les pays en développement comptent désormais peu de grandes entreprises avec des taux d'imposition effectifs élevés. 

    Cependant, pour bénéficier des implications futures de la nouvelle taxe mondiale, les pays en développement devront peut-être examiner leurs politiques fiscales et d'investissement pour déterminer quelles incitations seront les plus affectées et les modifier. Les crédits d'impôt sont souvent inclus dans la législation, les règles, les contrats ou d'autres documents juridiques, que les clauses de stabilité peuvent protéger. Ces dispositions rendent souvent les incitations fiscales difficiles à modifier, en particulier pour les projets qui ont déjà commencé. 

    Implications d'un taux d'imposition minimum mondial sur le monde en développement

    Les implications plus larges d'un taux minimum mondial d'imposition des sociétés sur le monde en développement peuvent inclure : 

    • Les pays à revenu faible et intermédiaire agissent lentement pour mettre en œuvre formellement cette taxe. Au lieu de cela, les gouvernements peuvent modifier agressivement leurs plans fiscaux pour générer le plus de revenus.
    • Certaines multinationales pourraient se retirer des économies émergentes, ce qui entraînerait une diminution des opportunités d'emploi et d'investissement dans le monde en développement.
    • Les multinationales font pression contre la politique fiscale mondiale, bien que certaines puissent travailler avec leurs gouvernements respectifs pour négocier des exonérations ou des subventions.
    • Les cabinets fiscaux connaissent une demande accrue pour aider les multinationales à naviguer dans les dispositions fiscales mondiales en constante évolution.
    • Obstacles à la mise en œuvre de la taxe alors que les partis politiques et les juridictions entrent dans l'impasse sur des clauses spécifiques. Par exemple, aux États-Unis, à partir de 2021, le Parti républicain s'oppose à la taxe mondiale, alors que le Parti démocrate la soutient.

    Questions à commenter

    • Si vous travaillez pour le secteur fiscal, pensez-vous que cet impôt minimum global est une bonne idée ?
    • Quels sont les autres obstacles potentiels à ce plan fiscal ?

    Références Insight

    Les liens populaires et institutionnels suivants ont été référencés pour cet aperçu :

    Institut allemand du développement et de la durabilité Ce que signifie la réforme fiscale mondiale pour les pays en développement